Enseignant

Jean-Pierre COCQUIO, 5e dan UFA, 5e dan Aïkikaï, 6e dan FAA Bukiwaza et taijutsu, BEES 1er degré option Aïkido, DEJEPS spécialité perfectionnement sportif, mention Aïkido. Dojocho de Tsuboniwa École d’Aïkido

Autobiographie

Je suis né le 7 septembre 1954. J’ai presque toujours vécu dans la région parisienne.
1965, mes parents m’inscrivent au judo. Je ne pratique qu’une saison, mais c’est là que j’entends parler de l’aïkido pour la première fois.

Octobre 1976, je m’inscris à l’Institut Noro, à Paris, rue des Petits Hôtels. Outre les cours incontournables dirigés par Noro Masamichi sensei, plusieurs instructeurs se partagent les autres cours. Je fréquente surtout ceux de Daniel Toutain et Daniel Martin.

Fin juin 1979, Noro sensei annonce officiellement la création du Kinomichi pour la rentrée suivante et laisse libre choix à ceux qui préfèrent étudier l’aikido.

Septembre 1979, je rejoins Daniel Toutain qui enseigne alors à Paris, dans le 15e arrondissement. C’est lui qui me fait rencontrer pour la première fois Tamura Nobuyoshi sensei lors d’un stage à l’INSEP en 1980.

En 1981, Daniel Toutain quitte Paris pour Rennes. Jean-Marie Ory reprend les cours.

En 1984, Jacques Bonnemaison enseigne à l’Institut François Briouze, aux Lilas (93). Je rejoins son cours à la rentrée. J’y deviens shodan en 1986, puis nidan en 1989. Il m’incite à enseigner l’aikido et me confie un cours enfants en 1986.

Juin 1989, François Briouze annonce qu’il ne rouvre pas à la rentrée prochaine. Cette circonstance m’amène à aller étudier chez Michel Bécart, chez qui je pratique également l’iaido pendant deux ans. Je dirige également un cours pour enfants.

Jean Pierre Cocquio

En 1992, j’obtiens le Brevet d’État d’Éducateur Sportif (BEES) 1er degré option Aikido et le sandan en 1993. Cette même année, les statuts de Tsuboniwa École d’Aikido sont déposés. L’association crée un club d’aikido à Noisy le Sec en avril 1994.

Fin 1995, je participe à un stage de Daniel Toutain, devenu au début des années 90 élève de Saito Morihiro sensei. D’abord curieux de découvrir l’aïkido d’Iwama, je suis très vite convaincu.

Rentrée 1996, conscient que l’enseignement et les stages ne suffisent pas à préparer un grade, je décide d’aller pratiquer une fois par semaine dans le dojo de Jacques Bardet en vue de préparer le 4e dan que j’obtiendrai en 1998. Pendant ces deux années j’y apprends surtout le sens du misogi.

Mes grades dan fédéraux sont complétés par leur homologue Aikikai, tous passés jusqu’au 4e dan (au-delà il n’y a plus d’examen technique), lors des stages d’été à Lesneven, devant Tamura sensei.

Fin mai-début juin 2000, je passe une semaine comme uchideshi à Iwama. Un pèlerinage, en quelque sorte.

Jean-Pierre, Saito sensei et Yann, Iwama, 2000

Mai 2002, Saito sensei s’éteint. Il avait 74 ans. Je regrette de ne l’avoir rencontré que lors de ses 7 dernières années. Il avait tant de choses essentielles à transmettre…

Septembre 2009, je suis promu 5e dan fédéral.

18 octobre 2009, qu’il me soit permis de dédier mon 5e dan à Jean-Yves Le Vourc’h, Breton, aïkidoka et ami aujourd’hui disparu.

9 juillet 2010. Tamura Nobuyoshi sensei s’éteint à 19 heures. Il avait 77 ans. Ma peine est immense. Il n’était pas le but à atteindre. Il était le chemin pour y parvenir. Je lui dois, nous lui devons, de poursuivre ce chemin…

29 août 2010, Sugano Seiichi sensei s’éteint. Il avait 71 ans.

15 mars 2013, Noro Masamichi sensei s’éteint. il avait 78 ans.

Le monde de l’aïkido perd les derniers élèves directs de Morihei Ueshiba. Hélas ! pour l’avenir de l’aïkido ce ne sont pas que des pages qui se tournent, ce sont des livres qui se ferment…

Septembre 2013, Daniel Toutain me nomme dojocho, représentant et instructeur officiel de Fundamental Aikido Association (FAA).

Mai 2014, je suis promu 5e dan bukiwaza et 5e dan taijutsu FAA par Daniel Toutain.

Janvier 2015, je suis promu 5e dan par l’Aikikai de Tokyo.

Août 2017, Daniel Toutain me décerne les 6e dan bukiwaza et taijutsu.

À suivre…

Influences

J’ai commencé chez Noro Masamichi sensei qui, déjà en 1976, avait changé le nom et la forme des techniques pour créer ce qu’il allait nommer en 1979 le Kinomichi. Bien que j’ai dû tout réapprendre par la suite, j’ai quand même profité de son enseignement, ne serait-ce que pour le travail sur la souplesse. Et puis, c’est le seul dojo où j’ai eu l’occasion d’aborder la pratique du kototama.

Tamura Nobuyoshi sensei et Saito Morihiro sensei ont principalement influencé ma pratique et mon enseignement de l’aïkido. Ces deux styles, en réalité, ne font qu’un, puisqu’il s’agit incontestablement de l’aïkido du fondateur Morihei Ueshiba. S’il est indéniable que la pédagogie de Tamura sensei et celle de Saito sensei étaient très différentes, elles n’en étaient pas moins toutes deux respectables et, pour moi, très complémentaires.

Toutes les personnes citées précédemment furent mes enseignants directs. Je leur en sais gré, les remercie et leur rend un hommage sincère et respectueux.

J’aimerais également citer différentes personnalités que j’ai suivi régulièrement, sur de plus ou moins longues périodes, lors de très nombreux stages.

Parmi les experts japonais, évidemment Tamura Nobuyoshi sensei que j’ai fréquenté assidûment pendant 30 ans. Sugano Seichi sensei qui, au début des années 80, résidait en Belgique et venait une fois par mois diriger un stage en région parisienne. Yamada Yoshimitsu sensei, de l’Aïkikai de New York, rencontré chaque année lors de stages d’été.

Plus ponctuellement, par ordre alphabétique j’ai rencontré : Arai Toshiyuki sensei, Arikawa Sadateru sensei, Fukakusa Motohiro sensei, Funakoshi Mitsuo sensei, Ichihashi Norihiko sensei, Irie Yoshinobu sensei, Kanai Mitsunari sensei, Nishio Shoji sensei, Osawa Hayato sensei, Saito Morihiro et Saito Hitohira sensei, Sasaki Masando sensei, Suganuma Morito sensei, Ueshiba Kisshomaru et Ueshiba Moriteru doshu. En bonus, une apparition inattendue, aussi impressionnante que brève, de Mochizuki Minoru sensei, lors d’un stage de Tamura sensei à Sarcelles, en 1985.

Parmi les occidentaux, outre Daniel Toutain avec qui j’ai débuté l’aïkido, je citerais en particulier Malcolm « Tiki » Shewan dont la connaissance encyclopédique de tout ce qui touche, de près où de loin, au budo me fascine (y compris la pêche à la mouche et le bag pipes…) et Stéphane Benedetti, taoïste Corse, qui mieux que quiconque vous fait comprendre qu’en aikido, moins on en fait, mieux cela fonctionne…

J’ai également beaucoup de respect pour René Trognon, taoïste Lorrain, qui me fit passer mon premier dan, « le plus beau » selon Tamura sensei. Je n’oublie pas non plus, sans les citer tant ils sont nombreux, tous les techniciens de la FFAB rencontrés dans des stages au fil de toutes ces années.

Et puis, il y a toutes ces personnes avec qui le courant est passé pendant quelques instants de pratique partagés. Celles et ceux que l’on retrouve et avec qui on pratique avec plaisir à chaque occasion, qui partagent une même idée de ce que doit être l’aïkido. Certains sont devenus des amis. Tous se reconnaîtront.

Parallèlement à l’aïkido, j’ai également appris énormément des cours de Tai chi chuan et de Qi gong dirigés par Philippe Delage à l’occasion de plusieurs stages d’été.

Je dois surtout beaucoup à mon épouse, Muriel, qui m’a toujours accompagné dans cette voie, d’abord en dehors puis, depuis bientôt 30 ans, sur le tatami.

Hommage à Tamura Nobuyoshi shihan

Tamura Nobuyoshi sensei, photo Bruno Germain

C’est avec une immense peine que j’ai appris le décès de Tamura sensei, survenu le vendredi 9 juillet 2010 à 19 heures.

Le décès de sensei laisse un vide énorme sur les tatamis et dans le cœur des pratiquants qui l’ont suivi jusqu’au bout.

Tamura sensei, l’un des derniers élèves direct du fondateur, était bien plus qu’un extraordinaire technicien.
C’était un Homme extraordinaire, tout de simplicité et de modestie, très abordable et toujours proche des pratiquants.
Héritier hors pair de l’Aïkido d’O Sensei, Tamura sensei était intimement persuadé du message de Paix et d’Amour de l’Aïkido.
Chacun des petits discours qui concluait ses stages, moments exquis indispensables, tout comme sa technique, toujours respectueusement efficace, en étaient la preuve.
En trente années de fréquentation assidue de cet homme hors du commun, je ne l’ai jamais entendu prétendre être le but à atteindre…
Mais il était assurément le chemin pour y parvenir.
Nous lui devons de poursuivre sincèrement ce chemin.
Qu’il repose dans la paix de l’Aïki.